Femme Fontaine : Comment Comprendre et Vivre l’Éjaculation Féminine en Toute Sérénité
De quoi allons nous parler ?
L’éjaculation féminine et le squirting sont deux phénomènes distincts souvent confondus et entourés de nombreux tabous.
- Différence fondamentale : l’éjaculation produit un liquide blanchâtre (1-5 ml) des glandes de Skene, tandis que le squirting émet un liquide clair abondant (5-300 ml) provenant de la vessie.
- Le liquide de squirting n’est pas de l’urine mais un « ultra filtrat » généralement incolore et inodore.
- Potentiellement accessible à toutes les femmes, ce phénomène nécessite principalement une stimulation du point G et un lâcher-prise mental.
- Diverses cultures célèbrent cette expression naturelle de la sexualité féminine, comme au Rwanda où on l’appelle « kunyaza » (eau sacrée).
L’éjaculation féminine et le phénomène de femme fontaine captivent et intriguent depuis des siècles. Ces manifestations naturelles de la sexualité féminine restent pourtant méconnues et entourées de nombreux tabous. Dans ma pratique, je constate régulièrement combien ces sujets suscitent questions et parfois gêne chez mes patientes. Démystifions ensemble ces expériences en examinant huit aspects essentiels qui vous aideront à mieux comprendre ces phénomènes. Que vous soyez curieuse d’étudier votre propre corps ou simplement désireuse d’enrichir vos connaissances, ces informations vous permettront d’aborder ce sujet avec clarté et confiance.
Distinguer l’éjaculation féminine du squirting
L’une des premières distinctions importantes concerne la différence entre l’éjaculation féminine classique et le phénomène de squirting. Ces deux manifestations, souvent confondues, présentent des caractéristiques bien distinctes. L’éjaculation féminine traditionnelle produit un liquide blanchâtre et crémeux en petite quantité (environ 1 à 5 ml), sécrété par les glandes de Skene, considérées comme l’équivalent de la prostate masculine.
À l’inverse, le squirting ou phénomène de femme fontaine se caractérise par l’émission d’un liquide clair et beaucoup plus abondant (entre 5 et 300 ml), provenant de la vessie et expulsé par l’urètre. L’étude du Dr Samuel Salama en 2014 a définitivement confirmé cette origine vésicale du liquide. Dans mes consultations, je remarque que de nombreuses femmes ignorent cette distinction fondamentale. L’éjaculation classique peut souvent passer inaperçue, tandis que le squirting, plus spectaculaire, marque davantage les esprits.
La composition des fluides expulsés
La nature et la composition des liquides émis lors de ces phénomènes diffèrent significativement. Contrairement aux idées reçues, le liquide de squirting n’est pas simplement de l’urine, bien qu’il provienne de la vessie. Il s’agit plutôt d’un « ultra filtrat » contenant certains composants comme l’urée, la créatinine et l’acide urique, mais en concentrations différentes de l’urine ordinaire. Ce liquide fontaine est généralement incolore, inodore et ressemble à de l’eau.
Quant au liquide expulsé lors de l’éjaculation féminine classique, il contient du PSA (antigène prostatique spécifique), une protéine également présente dans le sperme masculin. Cette similitude biochimique confirme le rôle crucial des glandes de Skene, véritables prostate féminine. J’ai souvent observé que la compréhension de ces distinctions aide mes patientes à dépasser certains blocages psychologiques liés à la crainte d’une simple incontinence.
Le phénomène est accessible à toutes les femmes
Bonne nouvelle : entre 6 et 40% des femmes font l’expérience du squirting, mais potentiellement, toutes les femmes peuvent devenir fontaines. Il n’existe aucune prédisposition anatomique particulière pour vivre cette expérience. Ce phénomène peut survenir à tout âge de la vie sexuelle, de l’adolescence jusqu’après la ménopause, sans distinction particulière.
J’accompagne régulièrement des femmes qui découvrent cette capacité à différentes étapes de leur vie : certaines très tôt dans leur parcours sexuel, d’autres après plusieurs grossesses, durant la préménopause, ou même au contact d’un nouveau partenaire qui utilise des techniques de stimulation différentes. L’expérience peut être systématique chez certaines et occasionnelle chez d’autres. Dans mes consultations, je souligne toujours qu’aucune configuration n’est « meilleure » qu’une autre – chaque corps réagit différemment aux techniques de stimulation sexuelle.
Les mécanismes physiologiques en jeu
Le rôle de l’urètre et de la vessie
Lors du squirting, le liquide est expulsé par l’urètre, ce petit canal situé entre les petites lèvres, juste au-dessus du vagin et sous le clitoris. Sous l’effet de l’excitation sexuelle intense, la vessie se remplit rapidement d’un liquide filtré, créant cette sensation caractéristique que de nombreuses femmes décrivent comme une envie pressante d’uriner.
On distingue généralement deux types de femmes fontaines :
- Les femmes « dépendantes », qui nécessitent une stimulation spécifique du point G pour déclencher le phénomène
- Les femmes « autonomes », qui éjaculent systématiquement lors de l’orgasme
L’émission elle-même peut prendre deux formes distinctes : par jets successifs ou par ruissellement continu, semblable à une cascade. Ce phénomène peut survenir avant ou pendant l’orgasme intense, selon les femmes. Dans ma pratique, j’observe que la compréhension de ces mécanismes aide considérablement à dépasser les blocages psychologiques.
Comment stimuler pour devenir fontaine
La stimulation du point G constitue souvent la clé pour déclencher l’éjaculation féminine. Cette zone érogène, située sur la paroi antérieure du vagin à environ 3-5 cm de l’entrée, réagit particulièrement bien à une pression ferme et rythmique. Le mouvement de doigts en « viens ici » reste la technique la plus efficace pour stimuler cette région.
La combinaison d’une stimulation clitoridienne simultanée avec celle du point G maximise les chances de provoquer le squirting. Certaines positions facilitent particulièrement ce phénomène, notamment celles où le bassin est légèrement incliné ou la position allongée avec un coussin sous les hanches. Les jouets sexuels en forme de S, conçus pour stimuler simultanément le clitoris et le point G, peuvent également s’avérer très efficaces.
Pourtant, j’insiste toujours auprès de mes patientes sur un point crucial : le lâcher-prise mental représente sans doute l’élément particulièrement le plus important. Sans cette détente psychologique, même la meilleure stimulation sexuelle ne permettra pas l’émission fontaine.
Les aspects psychologiques et le lâcher-prise
La dimension psychologique joue un rôle déterminant dans l’expérience de femme fontaine. Le sentiment de gêne fréquemment ressenti provient principalement de la sensation similaire à l’envie d’uriner qui précède l’éjaculation. Cette similitude crée souvent un blocage inconscient chez de nombreuses femmes.
Pour vivre pleinement cette expérience, un grand lâcher-prise mental et une confiance solide en soi et son partenaire sexuel s’avèrent indispensables. La honte liée aux tabous sociétaux et au manque d’information constitue également un obstacle majeur. Je rappelle souvent à mes patientes que dans certaines cultures, comme au Rwanda, ce phénomène porte le nom valorisant de « kunyaza » (eau sacrée) et est célébré plutôt que stigmatisé.
Les femmes fontaines « autonomes » ont naturellement développé la capacité à désactiver la zone cérébrale du « qu’en-dira-t-on », facilitant ainsi l’expérience sans effort conscient. Cette capacité peut s’acquérir progressivement avec la pratique et la confiance.
Perspectives culturelles et historiques
De l’Antiquité à nos jours
Le phénomène d’éjaculation féminine est loin d’être une découverte récente. Hippocrate et Aristote l’évoquaient déjà dans l’Antiquité, le considérant comme participant activement à la reproduction. Ce n’est que plus tard que cette manifestation fut dépréciée, particulièrement lorsqu’elle fut identifiée comme une expression du plaisir féminin plutôt que comme un élément reproductif.
À travers le monde, différentes cultures ont porté un regard varié sur ce phénomène :
- En Asie, on parle poétiquement du « nectar de lotus »
- Au Rwanda, la tradition du « kunyaza » célèbre cette expression de la sexualité féminine
- Dans la science occidentale, le phénomène a longtemps été comparé à une simple incontinence
Cette diversité d’approches culturelles illustre combien la perception du corps féminin et de sa sexualité reste influencée par des facteurs sociétaux. Dans ma pratique, j’observe que la connaissance de ces perspectives historiques aide souvent mes patientes à replacer leur expérience dans un contexte plus large et moins stigmatisant.
Conseils pratiques pour vivre sereinement l’expérience
Pour les femmes souhaitant chercher cette facette de leur sexualité sereinement, quelques conseils pratiques s’avèrent particulièrement utiles. Commencez par vider votre vessie avant les rapports pour réduire l’anxiété liée à la sensation d’uriner. Prévoyez une serviette ou une protection imperméable pour préserver votre literie et vous permettre de vous abandonner sans crainte.
L’apprentissage du squirting peut se faire progressivement, seule ou avec l’aide d’un partenaire bienveillant. Le renforcement du périnée, notamment par des exercices de Kegel réguliers, favorise souvent ce phénomène en améliorant la conscience corporelle et le contrôle musculaire de cette zone.
La communication ouverte avec votre partenaire sexuel reste essentielle pour aborder sereinement cette expérience. Rappelez-vous que l’éjaculation féminine n’est qu’une des multiples expressions possibles du plaisir féminin – ni obligatoire, ni supérieure aux autres formes d’orgasmes. L’essentiel reste toujours votre épanouissement et votre bien-être dans la découverte de votre propre corps.